La pêche
La pêche est
l'une des plus anciennes formes d'exploitation du milieu. Elle est importante
au moyen âge ainsi qu'en témoigne les nombreuses pêcheries établies à Grand-Lieu
et sur l'Acheneau. Il s'agit de barrages formant un goulet d'étranglement
où l'on place des filets ou des nasses dites "bouchauds". Les "écluses" citées
dans la charte de fondation de l'abbaye de Buzay, à Redefou par exemple, désignent
probablement des pêcheries de ce type.
La pêche conserve dans l'estuaire une importance économique, liée pour l'essentiel
à la civelle capturée de janvier à avril lorsqu'elle remonte l'estuaire, avec
de petits bateaux tractant un couple de tamis et explorant le fleuve, la nuit,
dans le flot de marée, jusqu'à l'étale. L'alose puis la Lamproie, prises au
filet de type tramail, permettent de prolonger la saison estuarienne jusqu'au
mois de juin. L'anguille demeure la principale ressource du lac de Grand-Lieu.
Elle est aussi pêchée en Loire principalement avec des nasses, autrefois en
osier, nommées "bossèles".
La pêche de loisir est très appréciée localement : de nombreux amateurs se
postent au long du canal maritime, adeptes d'une pêche à la ligne parfois
sophistiquée dans son instrumentation. D'autres au contraire, dans les canaux,
étiers et rives du fleuve, utilisent des "engins", carrelets, filets, bossèles,
relevant d'une tradition de pêche qui a connu une grande diversité de techniques
dans l'estuaire.
La chasse
Dans les marais et les îles de l'estuaire de la Loire, on pratique une chasse aux oiseaux d'eau. Cette chasse s'intéresse principalement aux ressortissants de deux familles, les anatidés, comprenant les oies et les canards, et les limicoles, habitants des vasières, à longs becs et à grandes pattes, au premier rang desquels la Bécassine des marais.
Certaines de ces espèces sont sédentaires. Beaucoup parmi les anatidés choisissent l'estuaire comme zone d'hivernage ou seulement comme station au cours de leur migration. C'est donc au moment de son passage ou pendant sa résidence d'hiver que ce gibier est chassé, soit de la fin de l'été au début de l'hiver..
On ne chasse pratiquement plus les oiseaux qu'au vol. Quelques-uns uns apprécient "chasser devant soi", pour le plaisir d'observer son chien "travailler" dans le marais, lever une bécassine, la rapporter. Les plus nombreux chassent postés, à l'affût.
On guette le canard lors de ses déplacements journaliers vers les sites nourriciers ou vers les zones de repos, "à la passée" du soir ou du matin. Depuis quelques années des huttes de roseau sont aménagées au devant d'étangs artificiels où l'on s'efforce d'attirer la sauvagine en agrainant, en plaçant du gibier d'appel ou des "formes", ou par des cris imitant ceux du gibier qui approche au loin.
L'abondance du gibier d'eau dans l'estuaire est évidemment liée à la qualité du milieu d'accueil. à côtés des réserves de chasse et des mesures de régulation, l'exploitation des prairies et le maintien de l'élevage sont essentiels pour préserver la valeur nourricière de l'estuaire à de nombreuses espèces chassées. La perte de vocation agricole des marais et des îles constitue à terme une menace pour la chasse aux oiseaux d'eau.
Les nouveaux usages du territoire
Depuis plusieurs années, les acteurs locaux en charge du territoire des marais du sud-Loire et de l'ancien canal maritime de la Basse-Loire se tournent résolument vers le tourisme et les pratiques de loisir. à quelques dizaines de kilomètres de Nantes, accessible par la route départementale D 723 reliant Paimbeuf à Nantes ou par le bac Couëron-Le Pellerin, cet espace ne manque pas d'atouts susceptibles d'attirer la population de l'agglomération nantaise mais également une population plus lointaine. Il s'offre à la promenade, à la curiosité pour le patrimoine, qu’il soit naturel ou culturel, ou encore à la pratique sportive.
Sentier de Grande Randonnée, sentiers piétonniers, aires de repos et de pique-nique, camping : de nombreux aménagements ont été réalisés le long de l'ancien canal maritime notamment au niveau des deux écluses de la Martinière et du Carnet.
Des associations et organismes proposent aujourd'hui de mieux connaître la richesse du patrimoine historique, architectural et environnemental de ce territoire. La fête du centenaire de l’ouverture du canal maritime en 1992 a constitué un évènement marquant. A cette occasion, la population locale a pu manifester son attachement à cet ouvrage monumental qui demeure inscrit dans la mémoire collective. Depuis cette date, l'Association Culturelle du Canal Maritime de la Basse-Loire (A.C.C.A.M.), un des initiateurs de cette redécouverte, propose des visites guidées du canal et des machineries des Champs Neufs et de la Martinière.
L'Office Nationale de la Chasse organise régulièrement des visites de la réserve du Massereau qui permettent de découvrir la richesse ornithologique de l'estuaire et des marais du sud-Loire.
Les amoureux de la voile et des sports nautiques peuvent s'adonner à leur passion à la base nautique de la Martinière, créée en 1970, et, depuis 1989, au club d'aviron/canoë-kayak du Migron.